Certains combattent les tours comme Don Quichotte combattait les moulins avec plus de fougue que de discernement.

Considérer les tours « en bloc », toutes configurations et tous usages confondus, conduit à des amalgames incompatibles avec une démarche rationnelle et objective. C’est la voie ouverte aux pseudo-démonstrations partisanes.
Ainsi un énergéticien de Félines-sur-Rimandoule, a produit une « Analyse de la consommation énergétique des tours » qui, dès la première page, fait état de chiffres de consommation moyenne, sans distinction entre tours de logements et tours de bureaux. L’auteur affirme « les tours sont en général entièrement vitrées » et aussi « les tours sont généralement de gros consommateurs de climatisation ». Si c’est vrai, en général, pour les tours de bureaux, c’est faux pour les tours de logements, qui ne sont pas climatisées. L’habitat serait-il négligeable?
D‘autre part, calculer une moyenne entre des consommations de tours construites avant 1975, en absence de toute réglementation thermique, et de tours récentes plus performantes ne peut que favoriser la confusion.
A tout mélanger, les conclusions sont sans véritable signification.

Aux amalgames s’ajoutent les affirmations non fondées.
Dans une présentation d’un livre récent « La folie des hauteurs. Pourquoi s’obstiner à construire des tours? » sont rapportés les propos suivants :
« Les tours sont traumatisantes pour leurs occupants (« Les stars de l’architecture ne se préoccupent jamais vraiment de la vie ordinaire des gens qui habitent les tours ou qui y travaillent »). Les tours constituent l’antithèse de la ville, elles « se refusent à la ville » et à la rue, « elles se ferment comme une huître »; elles constituent « des lieux d’enfermement, de repli de soi, de contrôle excessif »; « les vigiles y sont maîtres ». Par conséquent, « elles ne créent pas les conditions d’une véritable urbanité ».
Qu’est ce qui permet de dire cela? Les habitants de tours peuvent témoigner que ces assertions sont, heureusement pour eux, sans fondement.

Ce ne sont que deux exemples parmi bien d’autres.

Alain JOUBAIRE