HISTORIQUE |
ADA 13 Association pour le Développement et l'Aménagement du 13ème arrondissement de Paris http://www.ada13.com |
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L’opération Italie L’action d’ADA 13 à propos de l’opération Italie Le Centre Permanent d’Information Italie Les Dix Principes d’ADA 13 (1974)
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Local : 5 av. de la Soeur Rosalie 75013 PARIS Tél : 01.45.35.19.02 ada1375@orange.fr
Permanence : le mardi de 10h30 à 12h |
L’opération Italie a été imaginée et étudiée dans la deuxième
moitié des années 60. Ce projet
d’urbanisme, qui devait s’étaler sur au moins quinze ans, visait à rénover un
quartier du 13ème arrondissement où étaient situés des îlots
insalubres ou mal construits, comme d’importantes zones industrielles. Plus qu’un
simple assainissement, il s’agissait d’une réorganisation d’ensemble : on
construirait en hauteur, d’après les principes de Le Corbusier, pour libérer
des espaces au sol et on séparerait les fonctions (voies de circulation
automobile distinctes des dessertes locales). A la différence des rénovations
antérieures cette opération, fut confiée au secteur privé tant pour des raisons
de principe – favoriser l’initiative privée dans la rénovation urbaine-, que
financière- la Ville ne disposant pas rapidement des sommes nécessaires pour
lancer une opération de rénovation publique classique. Il était alors prévu de détruire 7000 logements et de
construire, sur Le projet se concentrait dans trois secteurs : L’ensemble Olympiades, (huit tours et trois barres) réalisé entre 1969 et 1974, a été orienté indépendamment de l’axe de rues préexistant. Il est construit sur une dalle posée au dessus des voies souterraines de la gare des Gobelins. Le
secteur Vandrezanne où a été construit
aussi au début des années 70 quatre tours et une barre autour d’un jardin privé
surplombant le centre commercial. Ce programme était complété par deux projets
particulièrement ambitieux : la tour Apogée qui devait être aussi élevée
que la tour Montparnasse (autour de Le quartier Masséna, à l’emplacement des anciennes usines Panhard et Levassor, a été réaménagé au début des années 70 avec la construction d’un réseau très dense de tours, un centre commercial, des écoles. Cet ensemble est de plain-pied avec la rue et donc théoriquement mieux intégré à la ville. Ces programmes étaient complétés par quelques bâtiments isolés : vers la porte d’Italie les tours Chambord et Super-Italie ; près du boulevard Vincent Auriol, rue Dunois, un ensemble groupé de quatre tours (dont celle du Nouveau Monde).
En 1974 cependant, Giscard d’Estaing a remplacé Pompidou, ce qui a entraîné un nouvel état d’esprit de la population, des professionnels et des politiques. C’était l’arrêt de l’urbanisme de grande hauteur et de la politique du tout automobile Il a donc été décidé de revoir toutes les opérations de rénovation en cours, de plafonner la hauteur des constructions et d’établir un Plan d’Occupation des Sols (POS). Dans le 13ème, les projets (autoroute urbaine et tour Apogée) ont été abandonnés et l’opération Italie a été revue, ce qui signifiait une petite révolution répondant à l’attente d’une grande partie des habitants et associations. Contrairement aux prévisions, ce type d’urbanisme en hauteur n’était en effet pas vécu dans l’ensemble comme un progrès et ne profitait pas à l’image de modernité que l’on voulait donner aux quartiers rénovés. Les critiques étaient vives : on constatait le manque d’espaces publics mais des parcs qui étaient prévus au bas des tours. L’information et la concertation étaient très insuffisantes. Les constructions, confiées à des promoteurs ou à des propriétaires, se regroupant librement à l’échelle d’un îlot autonome, n’étaient pas organisées selon un plan cohérent ; les promoteurs avaient réalisé en priorité les programmes « faciles » Olympiades et Masséna et Vandrezanne où la question du relogement ne se posait pas ou peu (à la place de l’usine Panhard et de la Gare des Gobelins), mais il fallait aussi trouver des solutions pour les habitants délogés des environs de la place d’Italie qui restaient à aménager. La désaffection des tours s‘est fait particulièrement sentir dans le secteur Olympiades qui était censé faire venir une population de cadres mais s‘est révélé moins attractif que prévu. L’accueil des réfugiés du Sud-Est asiatique a donné un essor imprévu et une nouvelle physionomie à ce quartier qu’on appelle parfois le « Chinatown » du 13ème. En 1979, l’ensemble du projet a été réorienté vers une
rénovation publique classique : la politique de la table rase a été
abandonnée au profit de la réhabilitation de l’habitat existant : on a
prévu trois Zones d’Aménagement Concerté (ZAC) pour les quartiers Baudricourt,
Kellermann et Moulin de la Pointe.
L’action d’ADA 13 à propos de l’opération Italie Le projet, préparé par les services de la Préfecture (autorité municipale d’alors),
avait été confié théoriquement aux propriétaires eux-mêmes à travers le
mécanisme de l’ Association Foncière Urbaine (AFU), législation datant du
Second Empire permettant à des propriétaires privés d’un terrain de reconstruire
ou transformer leur immeuble. Mais comme la majorité des propriétaires étaient
petits et incapables de participer à un tel montage, ils ont vendus leur lot à
des promoteurs privés qui se sont chargés de réaliser les projets prévus dans le cadre du projet le
Plan d’Urbanisme de Détail (PUD). Seul un
petit secteur a été mené selon le projet. Ce système fonctionnant
uniquement avec la participation des propriétaires, excluait les locataires et
autres occupants. La consultation de la population concernée n’était pas prévue
et celle des élus était purement formelle. Aucune information régulière n’était
donnée sur l’état d’avancement du projet. Une enquête publique a bien été
réalisée en 1968, mais n’a pas permis une véritable expression des habitants en
raison du caractère particulier de la procédure choisie comme de la relative
complexité et importance du projet. Ceux-ci, tenus à l’écart, ne pouvaient
qu’entériner les propositions des promoteurs ou s’y opposer complètement. ADA L’association, créée en 1964, était favorable à un aménagement concerté et
est intervenue activement pour que l’opinion des « usagers » soit prise
en compte. L’objectif était de garder une attitude indépendante, face aux
mouvements politiques menant campagne, et aussi de suivre l’affaire
méthodiquement. L’association a procédé à une analyse des situations des
différentes catégories intéressées par le projet (locataires, sous-locataires,
propriétaires, personnes âgées) et a demandé l’extension des procédures de
concertation à l’ensemble des habitants du 13ème. Mise au courant incidemment de l’enquête
publique de 1968, où le PUD a été exposé, ADA Après le coup d’arrêt de 1974, l’attention portée à cette
opération est restée pendant dix ans un grand chantier pour l’association. A
cette occasion celle-ci a alors élaboré « Dix
principes » ( voir ci-dessous) qui ont été diffusés au niveau de l’Etat,
dans la presse et dans le quartier (permanences d’accueil aux nouveaux
habitants, sessions de formation, expositions itinérantes, articles dans ABC
13). L’opération Italie a été fondatrice car elle a permis
d’élaborer des méthodes qui ont été reprises dans les opérations ultérieures
d’aménagement et elle a donné à des associations comme l’ADA 13 un rôle
d’interlocuteur crédible dans le processus de concertation mis en œuvre à Paris
Rive Gauche. (sauf que le système des AFU n’a jamais été réutilisé……)
Le Centre Permanent d’Information Italie -
En mai 1968, ADA 13 souhaite l’organisation d’une exposition
itinérante d’urbanisme à l’occasion de l’enquête publique de l’opération
Italie. Ce projet implique une participation active des habitants. -
En novembre 1968, en réponse à cette enquête publique elle
demande, conjointement avec d’autres associations, la création d’un Centre
d’Information, financé par la Ville, et à la gestion duquel participeraient les
associations locales. Ce serait un lieu de contact entre population,
associations, institutions, services sociaux
et responsables élus. Il pourrait effectuer des missions d’information,
de consultation, d’études, d’enquêtes et de gestion de certains équipements
locaux. -
En octobre 1969, le Centre est créé mais, avec un financement par
les promoteurs (à défaut d’un financement municipal), et sans participation des
associations locales. Il est donc
utilisé selon les objectifs des
bailleurs de fonds : exposition des maquettes des programmes des
promoteurs, renvoi des demandes de renseignement en direction des associations de propriétaires ou de
l’administration. -
En 1970-1971, ADA 13 propose des réformes mais n’est que
partiellement écoutée. Elle constate que le Centre ne « communique »
toujours pas avec la population qui n’y trouve ni les renseignements immédiats
qu’elle en attend, ni la confrontation des expériences communes -
En 1972, c’est la fin du Centre qui
Les Dix Principes d’ADA 13 (1974) 1 – Une densité plus raisonnable, un COS réduit à
2,7 2 – Pas de démolition inutile 3 – Pas d’élargissement général de la voirie 4 – Conservation et agrandissement des espaces
verts 5 – Définition d’une nouvelle gamme d’équipements
correspondant aux besoins réels de la nouvelle population 6 – Meilleur équilibre des types de logements,
pas de prolifération des studios 7 – Contrôle public des acquisitions foncières et
des relogements 8 – Etablissement d’un calendrier précis 9 – Désignation d’un rénovateur 10 – Associer à l’opération les
habitants actuels et les voisins de l’arrondissement. Ces propositions, d’abord présentées lors
d’une conférence de presse en mai 1974, ont été largement diffusées dans le
quartier et lors des permanences d’accueil des nouveaux habitants qui ont été
tenues régulièrement dans un café de l’avenue d’Italie.
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Siège Social : Maison des Associations du 13ème 11 rue Caillaux PARIS |