Le projet Ecomobilité Paris-Rive gauche (http://ecocitoyen-parisrivegauche.org), développé depuis deux ans, s’appuie sur un tel modèle de « bonne mobilité ». Son objectif est de promouvoir un type de circulation qui recouse ce quartier neuf avec ses voisins de l’ancien 13e, eux-mêmes en pleine mutation ; mais aussi de changer les pratiques et les comportements pour mieux et moins se déplacer. L’idée est de passer d’une mobilité contrainte à une mobilité « désirable ».
La démarche menée, allant du diagnostic à l’action, avait plusieurs finalités :
– Opérer une approche globale de la question, en articulant les différents niveaux institutionnels d’intervention dans une logique d’ensemble intégrant l’existant : infrastructures, aménagement, fonctionnement, offre de services
– Assurer un accompagnement professionnel de cette sensibilisation, en développant les systèmes d’information sur les déplacements et les formations ou animations pour encourager aux changements individuels et collectifs
– Mutualiser et coordonner les actions (covoiturage, installation de » cartes d’accessibilité »…)
– Favoriser les alternatives aux déplacements physiques en développant pour l’usager un rapprochement des services locaux, en donnant une meilleure visibilité de ce qu’ils offrent ; ou en promouvant le travail à distance.
L’opération a consisté à recenser les tendances lourdes, à dresser un état des lieux par des entretiens au niveau des entreprises ou des usagers et à organiser trois séminaires de créativité qui regroupaient acteurs locaux et experts (télétravail, mobilité durable, bouquet de services).
Les enseignements de cette étude ont abouti à trois projets :
– Rédaction de 12 fiches action consignant les axes à développer pour améliorer la mobilité
– Création d’une maison de la mobilité du 13e pour former et accompagner les usagers dans ces nouvelles pratiques
– Constitution d’un « GIP écocitoyen Paris-Ile-de-France » développant les synergies entre les acteurs locaux
En parallèle a été initié dans le 13e un dispositif destiné aux entreprises, le PDIE (Plan de déplacement interentreprises). L’originalité de ce projet par rapport à ce qui se fait ailleurs consiste à mener cette expérimentation dans un territoire relativement vaste (à l’échelle d’un arrondissement), où le réseau de transports publics est satisfaisant et qui s‘insère dans une Région où le maillage territorial est plutôt dense.
Tout part de PRG, où il existe un fort potentiel économique, culturel et social mais où les entreprises étaient peu sensibilisées jusqu’ici à ces problématiques. Cette démarche s’ancre dans une forte dynamique locale de concertation, que ce soit au niveau de l’aménagement de la ZAC qu’à celui du travail mené par Ecocitoyens. Des outils de dialogue ont été mis en place : entretiens, enquêtes, séminaires thématiques, ateliers de travail, rencontres entre entreprises et responsables municipaux. Tout cela a permis une acculturation très utile avant de passer à l’action.L’expérience pilote, ici développée, pourra servir de modèle à des démarches de même type entreprises pour promouvoir la mobilité.
Cette réflexion, prolongée par l’action, va dans le sens de ce que nous souhaitons à ADA 13 :une incitation à mieux et moins bouger se traduisant par des mesures concrètes, une implication des responsables politiques, institutionnels et au niveau de l’entreprise, une sensibilisation des usagers qu’ils soient habitants, salariés, étudiants ou visiteurs. Le fait d’associer ceux-ci au processus, en les consultant, les informant et les formant, semble être un gage de réussite.