Qui sommes-nous ?

              ADA 13, association indépendante, rassemble des habitants du 13ème arrondissement qui aiment leur quartier et ont envie de participer activement à la vie locale et aux changements qui les concernent.

Que voulons-nous ?

Selon l’article 2 des statuts d’ ADA 13

« L’association a pour objet :

– d’étudier tous les problèmes se rapportant au développement, à l’aménagement, à l’amélioration de l’environnement, à la préservation des sites, à la vie sociale et culturelle du 13ème arrondissement ;

– d’éveiller l’opinion à ces problèmes ;- de susciter des liaisons et rencontres susceptibles – de dégager les meilleures solutions ;

– de proposer lesdites solutions aux organismes et personnalités compétents ;

– d’exercer, d’une façon générale, toute action utile aux intérêts de la population du 13ème arrondissement de Paris… »

Ilots de rénovation : secteurs Italie et Olympiades

Que faisons-nous ?

ADA 13 s’informe, réfléchit, se positionne et donne son avis sur les principaux enjeux concernant la vie locale. A partir de problèmes individuels et concrets portant sur l’habitat, la circulation, les espaces verts, l’urbanisme, les adhérents élaborent des solutions collectives à l’échelle de l’arrondissement et ils les proposent aux autorités locales. Ils pratiquent ainsi ce qu’on appelle la démocratie participative. Les militants de l’ ADA 13 sont présents dans les Conseils de Quartier, au CICA, dans le Comité Permanent de Concertation de la ZAC Paris Rive Gauche.

L’association s’exprime par des publications et par la rédaction d’une revue trimestrielle: La Lettre ADA13

Historique

Des habitants se sont organisés

ADA 13 a été créée, il y a plus de quarante ans, à l’initiative d’habitants qui, entre 1955 et 1960, avaient trouvé à se loger dans le 13ème arrondissement en cours de rénovation, mais qui se heurtaient à des difficultés de vie quotidienne : manque d’information et d’interlocuteurs, absence de concertation, insuffisance des commerces et équipements publics.

Ils avaient compris que pour réagir à ces importants dysfonctionnements et pour être écoutés il fallait s’organiser en association d’habitants au niveau de l’arrondissement. Ils se sont rapprochés des forces actives et militantes, particulièrement nombreuses dans le treizième : les associations de parents d’élèves, de locataires, les organismes sociaux (Centres d’Hygiène Mentale, de gérontologie), des paroissiens catholiques et protestants, des syndicalistes et des élus locaux, d’autres groupes divers. Avec certains animateurs de ces groupes, ils ont créé, en 1964, ADA 13 qui avait pour objectif de faire participer les habitants à toutes les décisions concernant leur cadre de vie et de faire prendre en compte leur volonté de promouvoir un urbanisme à visage humain. L’objectif n’était pas de se poser en spécialiste, jouant le rôle d’un bureau d’étude, mais de privilégier le contact direct avec la population locale, tout en sachant trouver et faire travailler avec elle les experts.

Dès le départ, ADA 13 a présenté un caractère généraliste, en faisant émerger les sujets qui concernent globalement le 13ème, en rassemblant l’ensemble des attentes et revendications ponctuelles, en demandant des réformes institutionnelles, en faisant des contre-propositions. L’association, qui recrutait essentiellement dans la classe moyenne, a affiné son analyse des rouages administratifs et des questions d’urbanisme en s’appuyant sur les compétences de hauts fonctionnaires, d’universitaires, de cadres d’entreprise et de journalistes, d’organismes de formation technique des élus locaux.

Au cours des premières années d’expérimentation se sont constitués des groupes de travail, par quartier ou par thème, et se sont créés des liens avec d’autres structures militantes qui ont permis la confrontation des expériences et le travail en commun. L’opération Italie a été l’occasion de concrétiser cette coopération, en incitant à élaborer une réponse commune à l’enquête publique. Cette première action d’envergure, limitée à un secteur central du 13ème, se situait dans un contexte nouveau d’aménagement concerté entre la ville et les propriétaires constructeurs réunis en fédération (sur 86 hectares puis 100) et annonçait d’autres interventions à l’occasion de diverses opérations d’aménagement ou de réhabilitation.

ADA 13 a construit des repères pour l’action collective dans le 13ème

Depuis plus de 40 ans, l’association a proposé des approches pour une lecture spécifique de la vie de l’arrondissement.

Au départ d’ADA 13, on retrouve un réseau constitué de différents groupes d’habitants, ce qui est source d’ouverture culturelle. A la population d’origine, composée essentiellement d’ouvriers et d’artisans, se sont ajoutées de nouvelles couches de population plus aisées, plus instruites qui arrivaient dans cet arrondissement en cours de transformation. Face aux aménageurs animés de préoccupations technocratiques se sont mobilisé des militants associatifs, syndicalistes et chrétiens (Saint Hippolyte, Vie Nouvelle) ainsi que des opposants à la guerre d’Algérie et des membres des partis de gauche (PSU, Union de la Gauche Socialiste). Leur volonté d’intervenir les a rapprochés. A la fin des années 60, en l’absence d’une procédure d’enquête publique efficace, des enquêtes de quartier ont été réalisées par des chercheurs et des militants avec l’objectif d’obtenir une information réelle sur les projets urbains qui soit construite et proposée par les habitants et qui se différencie de l’information – alibi que fournissaient les promoteurs. L’association a cherché aussi à se démarquer de l’administration dans son observation et son analyse des transformations du 13ème.

a La recherche en sciences humaines, menée dans l’arrondissement, visait à nourrir et préparer les décisions des responsables publics. La recherche en sociologie urbaine (Henri Coing, Henri Chombart de Lauwe, Renaud Sainsaulieu, Elia Perroy) s’est intéressée au 13ème des années 60, en pleine mutation sociale et culturelle, dans un contexte de désindustrialisation, de rénovation immobilière et de régression de la population ouvrière. L’étude de ces transformations avait pour objectif de faire émerger les besoins sociaux et de les faire prendre en compte effectivement, dans le cadre d’un dialogue avec les aménageurs et les élus.

a ADA 13 s’est donné des méthodes applicables à toutes les opérations d’aménagement (construction, rénovation ou réhabilitation) pour agir à chaque étape du processus : connaissance du projet, consultation des habitants, vérification de l’application des engagements pris, bon déroulement des travaux. A propos de  l’opération Italie,  l’association a présenté les 10 principes d’action qui définissent sa position en matière d’urbanisme et qui sont encore valables aujourd’hui. Elle est ensuite intervenue dans le processus de concertation pour rééquilibrer certains éléments de programmation de l’autre grand projet du 13ème (ZAC Paris Rive Gauche, dès 1991). Elle assure, depuis 1972, un suivi régulier des listes des permis de construire et démolir de l’arrondissement (publiés dans ABC 13).

a ADA 13 s’est intéressée à l’architecture locale par la publication de guides, par des expositions, des promenades de quartiers ou des visites d’immeubles. Elle a procédé à des concours d’idées pour les projets d’aménagement (comme les. propositions pour la Place d’Italie) et a cherché à mieux faire connaître l’arrondissement. Elle s’est mobilisée pour la sauvegarde de monuments et lieux historiques et pour un élargissement et une modernisation de la notion de patrimoine.

a L’association a ouvré pour la mixité sociale et culturelle dans les différents quartiers ; pour le relogement sur place des habitants expulsés par les opérations – bulldozer, quand cela a été possible ; pour l’hébergement des personnes en difficulté ; pour le développement et la réhabilitation du logement social ; pour un meilleur équilibre entre construction de bureaux et de logements ; pour la modération des loyers. ADA 13 est intervenue dans le domaine de l’emploi et des activités, dans la lutte contre les effets de la pauvreté. Elle a apporté une aide aux populations touchées par la rénovation, à celles arrivant dans le 13ème, par une politique d’accueil et d’accompagnement.

a Le développement d’un bon réseau de circulation est, depuis l’origine, jugé indispensable dans cet arrondissement périphérique mais la priorité a été donnée constamment aux transports en commun. Cela implique l’examen des projets concernant la voirie, l’étude du rôle et des usages de la rue et de la notion d’espace public, une facilité d’accès pour tous les usagers des transports et, plus particulièrement, pour ceux à mobilité réduite.

a A la fin des années 70, la volonté d’informer et de former des citoyens a donné naissance à l’Université de quartier du 13ème pour répondre à leur attente de savoirs et à des souhaits de mieux gérer la vie sociale confrontée aux évolutions juridiques, techniques et institutionnelles. C’était aussi un lieu de rencontre et d’animation.

Le besoin de connaissance, d’information et de formation ont suscité un travail en commun avec les établissements d’enseignement supérieur de l’arrondissement. Une excellente coopération s’est établie avec l’Ecole d’Architecture des Olympiades à l’occasion du concours d’idée pour l’aménagement de la Place d’Italie. ADA 13 a pris aussi acte de l’arrivée de l’Université dans le 13ème, en participant à la concertation de Paris Rive Gauche et, plus ponctuellement, en créant des partenariats comme celui qu’elle a établi avec le laboratoire Phéacie (Paris 1, Paris 7-D Diderot)

L’association a aussi lutté pour la préservation et le développement des espaces publics et des espaces verts (Berges de la Seine, Bièvre, Petite Ceinture.) et s’est intéressée à toutes les pratiques de développement durable et d’économies d’énergie et à la biodiversité.

ADA 13 a cherché à optimiser ses moyens d’action

a Au cours de son histoire, elle s’est mobilisée pour obtenir des réformes structurelles :

– Dans l’effervescence de mai 1968 elle a réfléchi sur ce que pouvait vouloir dire à Paris une vraie décentralisation et a sorti un tract réclamant l’élection du maire au suffrage universel, pour sortir la capitale d’une situation d’exception. ADA 13 a participé à la « Commission extra-municipale », qui a fonctionné de 1968 à 1975. C’était une instance, informelle, où se rencontraient associations locales et élus municipaux. L’objectif était un échange d’informations entre les groupements actifs de l’arrondissement à propos du devenir de la vie locale et de la prévision en matière d’urbanisme.

– La réflexion sur un nouveau statut pour la Ville de Paris, menée en liaison avec la Plateforme des comités parisiens d’habitants, visait à une décentralisation des décisions au niveau de l’arrondissement.. Dans le cadre de la loi de 1975, elle a participé à la Commission d’Arrondissement du 13ème, commission consultative destinée à donner son avis sur les projets concernant l’arrondissement. En 1982, elle a participé à la mise en place et au fonctionnement du Comité d’Initiative et de Consultation d’Arrondissement ou CICA. Dans le cadre de la loi de 2002 elle participe à divers conseils de quartier de l’arrondissement

– La procédure d’enquête publique, conçue à l’origine uniquement pour les propriétaires, a été améliorée (en 1976 et 1983) pour permettre une véritable information des habitants concernés. Chaque fois qu’elle en a eu l’occasion, ADA 13 a réclamé l’ouverture de la procédure d’enquête publique à l’ensemble des habitants.

a L’association a joué un rôle d’information et de formation : agréée au titre de l’éducation populaire depuis 1967, elle a organisé des sessions de sensibilisation aux questions d’actualité et a élaboré un projet culturel : elle a organisé des expositions, visites et conférences, publié des brochures et la revue ABC 13, procédé à des enquêtes, fait connaître ses positions et propositions. ADA 13 a participé à des regroupements associatifs qui ont élargi son champ de réflexion et lui ont permis d’agir à un e échelle territoriale ou sur des thèmes plus larges.

aADA 13 est intervenue comme contrepoids aux institutions existantes et comme interlocuteur dans la concertation instaurée à l’occasion de la deuxième opération d’envergure de l’arrondissement, Paris Rive Gauche. Elle a contribué à préparer en amont les décisions en présentant ses propositions.

D’hier à aujourd’hui

L’ADA 13 du XXème siècle a été une expérience originale pour trouver de nouvelles formes d’expression et d’action afin de sortir des blocages du système en place. Cette initiative a été possible dans le 13ème qui disposait d’un fort potentiel militant, né à la fois de son histoire sociale, industrielle et politique et du regard neuf des arrivants. L’association a pu aussi bénéficier des compétences de certains de ses membres et de son réseau local. Cela lui a permis de trouver de nouvelles formes d’intervention, articulant monde associatif et décisions politiques, et lui a donné, par sa connaissance du terrain, l’occasion d’anticiper l’émergence de la notion « d’usager », avant même qu’elle soit promue par les pouvoirs publics. Elle a préféré se présenter comme une association « d’habitants ». ADA 13 a ainsi joué un rôle de laboratoire social et a contribué à l’invention concrète de nouvelles formes de démocratie.

L’ADA 13 du XXIème siècle agit dans la continuité de ces principes et de cette action. Tout au long, son histoire a été marquée par tous les grands évènements intervenus depuis plus de 40 ans, aussi bien au plan local qu’au niveau régional, national et européen. Elle a suivi avec vigilance les transformations qui se sont produites dans l’arrondissement, avec la préoccupation continue de développer la participation active des habitants au devenir de leurs quartiers. Par son expérience, elle assure une fonction de mémoire collective pour le 13ème. ADA 13 intervient aujourd’hui dans un contexte qui a évolué. Le rôle d’interlocuteur émergent du pouvoir que pouvaient jouer les associations a changé avec la décentralisation et le développement des notions de concertation. Le cadre institutionnel et les pratiques sociales ont évolué ainsi que les modes d’agir. Cependant, le bénévolat et la relation au terrain restent incontournables et doivent, comme hier, s’accompagner de compétences spécifiques pour appréhender au mieux l’environnement institutionnel, politique, économique, écologique.

Voir :

Histoire du 13ème arrondissement

Bibliographie sur l’histoire d’ADA 13 : à consulter au local, 5 av. de la Sour Rosalie (01 45 35 19 02 et ada13@ada13.org