Association
pour le Développement et l'Aménagement du 13ème arrondissement de Paris, l'ADA
13 a pris connaissance avec intérêt du projet de Schéma Directeur
d'Ile-de-France.
Ce document
dessine les grandes orientations pour le développement de la région à moyen
terme, et met en évidence les enjeux majeurs et les risques éventuels
d'évolutions mal maîtrisées.
Il pointe à
son échelle les conditions d'un équilibre des implantations (logements,
emplois, équipements) et des fonctions nécessaires à terme à la vie des
habitants d'Ile-de-France. Si l'action d'ADA 13 se situe à une échelle
évidemment réduite, notre arrondissement ne s'en trouve pas moins concerné par
les options proposées, au sujet desquelles l'Association souhaite exprimer son
avis.
Il faut
d'emblée reconnaître l'intérêt global du document, qui présente une approche
synthétique de la situation et du devenir de la région, fondée sur des analyses
précises à cette échelle, et bien argumentée.
Nous ne
pouvons qu'être d'accord avec les orientations proposées, quand elles
concernent l'amélioration des conditions de vie et de l'offre urbaine  ou
encore quand il s'agit d'améliorer l'accès aux besoins fondamentaux (logement,
emploi, formation, transports). Le 13ème arrondissement n'est sans doute pas le
plus dense de Paris, mais à cette phase actuelle de son aménagement, il
apparaît proche d'un équilibre qu'il semble intéressant de préserver à terme,
après l'achèvement de la ZAC Paris Rive Gauche.
Il faut
reprendre au compte de l'arrondissement la volonté de «  diversifier une
offre accessible à tous  » en adaptant le parc de logements existants à
l'évolution attendue des besoins. De même faut-il prendre en compte la
protection des populations fragiles, nombreuses depuis des décennies dans le
13ème, et pour lesquelles il serait opportun de prévoir des structures
d'accueil rénovées, dans une démarche partagée avec les autres arrondissements.
Dans ce sens s'inscrit également le rappel des campagnes souvent reprises par
ADA 13 sur les problèmes d'accessibilité physique aux logements et aux
équipements collectifs, si l'on veut garantir 
à tous leur accès.
«  Diversifier  »
l'usage de l'espace, le gérer en «  l'économisant  » s'impose, si l'on
veut préserver quelques marges de man?uvre et le laisser
« 
respirer 
». D'autant que l'achèvement de Paris Rive Gauche va
contribuer à faire du 13ème la «  tête de pont  » du faisceau de
développement sud-est de la région, autour de la gare d'Austerlitz, de
l'université et des emplois déjà implantés de tertiaire supérieur, autour de ce
qu'on appelle «  l'économie de la connaissance  ». Les complémentarités
entre quartier d'affaires, lieux d'échanges et de recherche, et immobilier
d'entreprises, s'amorcent déjà. Des compléments d'information sur la nature des
emplois attendus seraient les bienvenus, si l'on veut que le 13ème tienne sa
place dans les rééquilibrages en cours au sein de la capitale.
La
coopération territoriale représente pour nous un enjeu majeur  : le devenir
d'un arrondissement comme le nôtre ne peut plus se concevoir dans la seule
enveloppe du périphérique. L'ADA 13 a déjà pris plusieurs initiatives, vers
Ivry par exemple, visant à casser le cloisonnement que pourrait créer le boulevard
circulaire avec les communes voisines. Des partenariats  nouveaux devront être  inventés avec elles, en vue de prévoir et
gérer les complémentarités fonctionnelles en train d'émerger.
Le fleuve
comme site stratégique de développement devient une réalité à Paris Rive
Gauche 
à ce propos, le problème d'une cohabitation paisible entre
logements, 
activités logistiques, et
déplacements en bord de Seine, reste posé  de même que l'équilibre entre
différents types d'activités, prenant appui sur le rôle fédérateur des projets
riverains. Le projet de verdissement des quais de Seine devra également être
pris en compte, en tant qu'élément constitutif de ce site stratégique.
Le 13ème
semble aussi pouvoir tirer parti d'une «  valorisation de territoires d'opportunités  »  :
son histoire montre qu'il l'a déjà fait dans le passé. Le SDRIF lui ouvre un
champ nouveau en lui donnant un rôle polarisant dans le projet territorial
« 
Seine Amont  », qui prend appui sur les infrastructures de transports
existantes, ou à créer (Paris-Choisy-Orly), sur la mixité sociale, déjà
présente dans l'arrondissement, et les partenariats à construire avec la
« 
banlieue 
», d'Ivry à Valenton. Une contribution forte à ce nouveau
rôle viendra, pour les auteurs du SDRIF, de l'Université qui prend, dans le
13ème en devenir, une place tout à fait décisive. L'ADA 13, liée depuis
longtemps à certaines unités d'enseignement et de recherche, en est bien
d'accord.
Nous avons
également mis l'accent dans nos réflexions, en particulier autour de l'implantation
du TGI, sur l'intérêt d'avoir, en limite de la ZAC Paris Rive Gauche, un grand
équipement public qui viendrait compléter l'aménagement de la ZAC, et créer
avec elle un lien fonctionnel fort, favorisant son intégration dans un espace
plus vaste englobant la ville d'Ivry. Ce point s'inscrit dans une réflexion
plus large actuellement menée par plusieurs organismes intervenant à l'échelle
de la Région, comme Ile de France Environnement (IdFE), ou la Plateforme des
Associations parisiennes.
«  L'intensification
urbaine 
» proposée par le SDRIF nous paraît appropriée pour décrire une
évolution déjà amorcée sur le terrain, et pour laquelle nous souhaitons qu'un
accompa-gnement significatif soit mis en place par les partenaires. Cet
accompagnement devra répondre au besoin incontournable d'associer «  les
habitants à l'appropriation du projet régional que constitue le SDRIF  ».
Notre
association entend contribuer de façon positive à cette démarche, en
participant notamment au choix des critères à retenir pour définir les niveaux
d'équilibre locaux, ou les enjeux de développement à l'échelle de
l'arrondissement, comme elle l'a fait depuis sa création dans les années 60.
Elle veillera à ce que la future conférence territoriale régionale prenne en
compte cette contribution.